Traces du Conseil des superviseurs 10-20 octobre 2021 à Kinshasa
Traces du Conseil des superviseurs
10-20 octobre 2021 à Kinshasa
Les précédents Conseils des superviseurs ont eu lieu en 2015 et 2017
Dès le début ils sont devenus nos amis, des frères, avant de devenir des collaborateurs fiables et performants. Nous les appelions ”porteurs futurs du projet”. Ils ont été travaillés, transformés par leur chemin de formation, puis sont devenus les réalisateurs d’un projet enthousiasmant qui est devenu le leur!
En quelques mots ci-dessous, nous les visitons brièvement. Chacun d’eux a pris place dans notre existence (à Klaus Völlmin et moi), comme nous avons pris place dans la leur. C’est une belle expérience, non seulement d’avoir été témoins de leur travail sur eux-mêmes, mais aussi d’avoir porté avec eux l’accompagnement de nombreux stagiaires vers la transformation de leur ”être” et de leur ”être pasteur” et aumônier.
Ils apparaissent dans l’ordre chronologique de leur accréditation comme superviseur-formateur.
Alfred Mbuta (Kinshasa 2012) : L’initiateur du projet, porteur de la vision. Il avait reçu le mandat ”national” de l’Eglise (ECC). Dès le début, il a voulu partager la vision et le fardeau et chercher des collaborateurs. Avec Klaus nous avons vibré à sa perspective et il a accueilli ce que nous portions aussi en nous. Il a eu l’humilité de passer lui-même par la formation de base, tout en conduisant le projet !
Entre temps il est devenu Président de son Eglise d’origine (liée à Mission 21) et a acquis la confiance et le respect profond de tous les responsables nationaux et régionaux de l’ECC, qui sont enthousiasmés par ce projet à travers tout le pays.
Samuel Aluta Kisangani 2015). Tout en étant Vice-Président de toutes les églises protestantes de sa Province, il fit la rencontre avec Alfred lors du congrès national de l’aumônerie universitaire en 2011 où Alfred lui partagea le succès du cours CPT 2010. Après sa formation de superviseur, il parcourut les grandes étendues des provinces du Nord pour sensibiliser ses collègues au besoin de se former pour être aptes à accompagner les souffrants et malades.
Il a expérimenté la traversée persévérante et victorieuse du feu des guerres du Congo. Son épouse vient de décéder. Ça ne l’a pas empêché de préparer et obtenir un Master en Leadership à Bunia. Ses collègues superviseurs l’ont choisi comme président du Conseil des superviseurs. C’est son amour qui lui donne un rayonnement particulier.
Joël Kuvuna . (Mbanza Ngungu – Kimpese 2015). Tout en étant aumônier de l’université de Mbanza-Ngungu, il conduit des sessions CPT comme tous ses collègues, revenant pour cela parfois d’Afrique du Sud où il a accompli un master, puis un doctorat en théologie. Il est passionné par la justice sociale, s’engage entre autres dans la lutte contre l’exploitation des enfants soldats, et pour une conscience avivée du rôle prophétique de l’église dans la société ; actuellement il conduit un projet de secours aux victimes du COVID et de lutte contre leur stigmatisation.
Cyrille Ikomba . Kikwit-Kinshasa 2015). Il est notre seul collègue catholique, prêtre et curé de paroisse, et professeur à l’Institut catholique de Kikwit. (Feu son évêque fut le seul à avoir ouvert son diocèse à la formation CPT). Lui aussi poursuit des études (théologie et journalisme). Son humour traverse souvent les rencontres pour en alléger l’ambiance. Il a la tâche de suivre le processus de formation des futurs superviseurs, ce qu’il fait avec sérieux et compétence. Avec Alfred et Grégoire, il a été choisi pour former le Bureau Permanent du Projet.
Grégoire Ntobo (Kinshasa 2015), ami d’Alfred, s’est intéressé à son travail et lui a sollicité de suivre la formation CPT. Grégoire a manifesté dès le début de sa formation une perception fine et créative de la relation, comme aumônier et comme formateur : il saisit de manière intuitive qu’il y a une analogie entre les résonances partagées d’une méditation et... le processus d’accompagnement des patients. De même, après son 1er CPT il choisit les situations d’accompagnement les plus éprouvantes, car il a compris que c’est là qu’il apprendra le plus. Il ose se lancer dans des défis nouveaux (conduire un cours universitaire de formation à l’accompagnement spirituel, soutenir les personnes atteintes du Noma). Il accueille son état d’impuissance, dans l’ouverture à Ce qui sera donné. Il a la tâche des comptes financiers du projet en RDC. .
Tsongo Kasereka (Bunia- Nyankunde 2017). C’est lui qui avait au début la meilleure formation et la plus grande fonction d’aumônier. Il en a fait profiter le premier cours cpt (et tous les autres après ça) en nommant de façon authentique ses émotions difficiles dans la perte subite de deux de ses enfants adultes. Chacun est saisi et va ensuite au cœur de sa propre réalité pour la reconnaître, la nommer, l’habiter, la transcender. Comme à Goma, sa région de Bunia est sous menace continuelle des bandes armées incontrôlées ; il partage le sort de ceux qui vivent dans l’insécurité. Il découvre la force de guérison qui émane de celui qui accepte et traverse ses propres blessures.!
Dido Makila (Kinshasa 2017). Il est pasteur d’une grande paroisse protestante de Kinshasa, après avoir été Aumônier de l’université et responsable des Groupes bibliques Universitaires (GBU). Il bénéficie largement de la formation pastorale clinique (CPT) pour son ministère paroissial. Durant ses études vers un doctorat à Kinshasa, il a publié un livre sur ”La pastorale de la santé dans le milieu de l’ECC” qui pose une pierre blanche dans la reconnaissance et l’établissement de la formation CPT dans le pays. Son épouse, aussi pasteure, a également suivi une session ; et cela a eu des conséquences bouleversantes et guérissante dans la vie de leur couple.
Benoît Ngoy (Kinshasa – MbujiMayi 2017) Après avoir créé plusieurs paroisses au Kasaï et à Kinshasa, il fonde et préside une église qui les réunit. Benoît est un passionné de la bible. Dans sa conversation et à chacune de ses affirmations, il lui vient à l’esprit une parole biblique, toujours ”à propos”, et donc incarnée dans la réalité ! La formation CPT l’a mis au défi de découvrir d’autres manières de partager la Parole, lorsqu’elle advient dans une rencontre, dans une écoute mutuelle attentive et se révèle au cœur de chacun. Comme ”chercheur de vérité” il questionne, se questionne, puis vit et transmet ce qu’il découvre.
Bylord Ilanga Kinshasa -Sankuru-Booke 2017) Il a aussi présidé les destinées d’une Eglise au centre du pays (dans la forêt équatoriale parmi le peuple de pygmées). Son ministère et même sa vie ont été mis en danger par des collègues qui voulaient s’emparer de la branche ”Ecoles et Education” de cette église, qui est une entreprise financière. Sa formation CPT lui permet de trouver des voies créatives à travers les tensions institutionnelles. Dans sa tâche de formateur, il a aiguisé sa capacité d’écouter ses vis-à-vis et de restituer aux stagiaires ce qu’ils ont dit avec tant de précision que ceux-ci se sentent connus, reconnus et découvrent qui ils sont, comme dans un miroir bienveillant.
Une merveille !
Bolingo Kambere (Goma 2020) Aumônier de l’hôpital de Heal Africa (HA), il a mis en œuvre une vision de son fondateur le Dr Jo Lusi et sa regrettée épouse Lyn Lusi : créer un réseau de ”comités Néhémie” dans plus de 130 villages de la Province du Nord Kivu pour promouvoir la paix et la réconciliation, par la bonne gestion des conflits. Il était tout préparé pour mettre en place la formation CPT à Goma, tout en la suivant lui-même ! Puis il a dû laisser sa fonction pour aller préparer un doctorat en Afrique du Sud, qui est train de s’achever. Cela ne l’a pas empêché de revenir régulièrement au pays pour se former comme superviseur. Son expérience initiale d’être accompagné en supervision l’a convaincu de partager ce trésor à d’autres. Il est dorénavant à Goma pour poursuivre cette tâche.
Sophonie Kasiki (Goma 2020). Il a succédé à Bolingo comme aumônier de Heal Africa (HA), comme responsable du projet Néhémie et dans la mise en œuvre des sessions CPT à Goma. Entre temps HA, par le Dr Lusi, a cherché et trouvé un soutien pour financer lui-même les cours annuels de Goma, dans un partenariat avec le projet CPT/RDC, qui assume la conduite de la formation. Kasiki est lui aussi Président de son Eglise ; durant sa formation de base CPT il a déjà initié pour les pasteurs de cette église des semaines de formation s’inspirant du CPT. En tant que président, il a aussi initié un processus de consultation réciproque qui innove complétement le type de relations dans un contexte traditionnel très hiérarchique. A l’éton-nement et la joie de tous ses collaborateurs pasteurs et laïques.
Adriko Irumu (Kisangani 2020) Il s’est fait vite remarquer par la perception correcte des émotions au premier stage de Kisangani (2013) animé pour la première fois par deux formateurs congolais (Alfred et Cyrille) qui l’ont encouragé à rester dans ce processus d’apprentissage. Il a bénéficié de l’encadrement de son Président provincial (Samuel) qui nous l’a fait connaître et aimer. Pasteur d’une paroisse dans la région de Kisangani, il a été forgé à sortir de ses zones de confort, dans ces régions de forêt dense. Pour assumer la
charge de superviseur en formation, co-animateur d’un cours CPT, il a passé plus de 7 jours en voyage de camion pour passer de Kisangani à Bunia à travers des routes invraisemblables. Cette détermination a confirmé les compétences acquises, au point qu’il a été accrédité, alors même qu’il n’avait pas pu joindre le lieu de l’examen (Goma) ! Belle reconnaissance !
Cyril Siassia. (Brazzaville). Depuis longtemps il connaissait l’approche pastorale clinique (CPT) pour avoir fréquenté le professeur de théologie Masamba ma mpolo qui cherchait à l’introduire en RDC déjà dans les années 1970 déjà! Dès qu’il connut le projet de formation des aumôniers il se manifesta et fit tout ce qu’il put pour s’y joindre. La proximité entre sa ville et Kinshasa n’a pourtant pas aidé, puisque très souvent les frontières restèrent fermées. Il enseigne lui-même à la faculté de théologie de Brazza. L’approche académique classique qui a marqué son parcours ne lui a pas non plus facilité l’accès à une formation, et à une approche de ”learning by doing”. Il complète encore sa formation en vue d’être accrédité.
† Feu Ruben Mumpasi.
(Kimpese 2015). Il a commencé sa formation pastorale clinique à 60 ans. Sachant que son temps serait court il a réalisé sa formation en un temps record, et a pu contribuer avec compétence à la formation des futurs aumôniers, jusqu’à son décès subit en décembre 2020. Son court passage dans cette entreprise est le sujet d’une grande reconnaissance.
En tant que Directeur du Centre Médical , professeur assistant et aumônier à l’université Kongo de la province du Kongo Central, il a été très interpellé par les approches pédagogiques et spirituelles de la formation CPT, et s’est attelé s’en inspirer dans son institut. Il a été perçu comme un sage parmi ses pairs superviseurs, un sage... ardent !
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