Traces du Conseil des superviseurs
10-20 octobre 2021 à Kinshasa
Les précédents Conseils des superviseurs ont eu lieu en 2015 et 2017
Dès le début ils sont devenus nos amis, des frères, avant de devenir des collaborateurs fiables et performants. Nous les appelions ”porteurs futurs du projet”. Ils ont été travaillés, transformés par leur chemin de formation, puis sont devenus les réalisateurs d’un projet enthousiasmant qui est devenu le leur!
En quelques mots ci-dessous, nous les visitons brièvement. Chacun d’eux a pris place dans notre existence (à Klaus Völlmin et moi), comme nous avons pris place dans la leur. C’est une belle expérience, non seulement d’avoir été témoins de leur travail sur eux-mêmes, mais aussi d’avoir porté avec eux l’accompagnement de nombreux stagiaires vers la transformation de leur ”être” et de leur ”être pasteur” et aumônier.
Ils apparaissent dans l’ordre chronologique de leur accréditation comme superviseur-formateur.
Alfred Mbuta (Kinshasa 2012) : L’initiateur du projet, porteur de la vision. Il avait reçu le mandat ”national” de l’Eglise (ECC). Dès le début, il a voulu partager la vision et le fardeau et chercher des collaborateurs. Avec Klaus nous avons vibré à sa perspective et il a accueilli ce que nous portions aussi en nous. Il a eu l’humilité de passer lui-même par la formation de base, tout en conduisant le projet !
Entre temps il est devenu Président de son Eglise d’origine (liée à Mission 21) et a acquis la confiance et le respect profond de tous les responsables nationaux et régionaux de l’ECC, qui sont enthousiasmés par ce projet à travers tout le pays.
Samuel Aluta Kisangani 2015). Tout en étant Vice-Président de toutes les églises protestantes de sa Province, il fit la rencontre avec Alfred lors du congrès national de l’aumônerie universitaire en 2011 où Alfred lui partagea le succès du cours CPT 2010. Après sa formation de superviseur, il parcourut les grandes étendues des provinces du Nord pour sensibiliser ses collègues au besoin de se former pour être aptes à accompagner les souffrants et malades.
Il a expérimenté la traversée persévérante et victorieuse du feu des guerres du Congo. Son épouse vient de décéder. Ça ne l’a pas empêché de préparer et obtenir un Master en Leadership à Bunia. Ses collègues superviseurs l’ont choisi comme président du Conseil des superviseurs. C’est son amour qui lui donne un rayonnement particulier.
Joël Kuvuna . (Mbanza Ngungu – Kimpese 2015). Tout en étant aumônier de l’université de Mbanza-Ngungu, il conduit des sessions CPT comme tous ses collègues, revenant pour cela parfois d’Afrique du Sud où il a accompli un master, puis un doctorat en théologie. Il est passionné par la justice sociale, s’engage entre autres dans la lutte contre l’exploitation des enfants soldats, et pour une conscience avivée du rôle prophétique de l’église dans la société ; actuellement il conduit un projet de secours aux victimes du COVID et de lutte contre leur stigmatisation.
Cyrille Ikomba . Kikwit-Kinshasa 2015). Il est notre seul collègue catholique, prêtre et curé de paroisse, et professeur à l’Institut catholique de Kikwit. (Feu son évêque fut le seul à avoir ouvert son diocèse à la formation CPT). Lui aussi poursuit des études (théologie et journalisme). Son humour traverse souvent les rencontres pour en alléger l’ambiance. Il a la tâche de suivre le processus de formation des futurs superviseurs, ce qu’il fait avec sérieux et compétence. Avec Alfred et Grégoire, il a été choisi pour former le Bureau Permanent du Projet.
Grégoire Ntobo (Kinshasa 2015), ami d’Alfred, s’est intéressé à son travail et lui a sollicité de suivre la formation CPT. Grégoire a manifesté dès le début de sa formation une perception fine et créative de la relation, comme aumônier et comme formateur : il saisit de manière intuitive qu’il y a une analogie entre les résonances partagées d’une méditation et... le processus d’accompagnement des patients. De même, après son 1er CPT il choisit les situations d’accompagnement les plus éprouvantes, car il a compris que c’est là qu’il apprendra le plus. Il ose se lancer dans des défis nouveaux (conduire un cours universitaire de formation à l’accompagnement spirituel, soutenir les personnes atteintes du Noma). Il accueille son état d’impuissance, dans l’ouverture à Ce qui sera donné. Il a la tâche des comptes financiers du projet en RDC. .
Tsongo Kasereka (Bunia- Nyankunde 2017). C’est lui qui avait au début la meilleure formation et la plus grande fonction d’aumônier. Il en a fait profiter le premier cours cpt (et tous les autres après ça) en nommant de façon authentique ses émotions difficiles dans la perte subite de deux de ses enfants adultes. Chacun est saisi et va ensuite au cœur de sa propre réalité pour la reconnaître, la nommer, l’habiter, la transcender. Comme à Goma, sa région de Bunia est sous menace continuelle des bandes armées incontrôlées ; il partage le sort de ceux qui vivent dans l’insécurité. Il découvre la force de guérison qui émane de celui qui accepte et traverse ses propres blessures.!
Dido Makila (Kinshasa 2017). Il est pasteur d’une grande paroisse protestante de Kinshasa, après avoir été Aumônier de l’université et responsable des Groupes bibliques Universitaires (GBU). Il bénéficie largement de la formation pastorale clinique (CPT) pour son ministère paroissial. Durant ses études vers un doctorat à Kinshasa, il a publié un livre sur ”La pastorale de la santé dans le milieu de l’ECC” qui pose une pierre blanche dans la reconnaissance et l’établissement de la formation CPT dans le pays. Son épouse, aussi pasteure, a également suivi une session ; et cela a eu des conséquences bouleversantes et guérissante dans la vie de leur couple.
Benoît Ngoy (Kinshasa – MbujiMayi 2017) Après avoir créé plusieurs paroisses au Kasaï et à Kinshasa, il fonde et préside une église qui les réunit. Benoît est un passionné de la bible. Dans sa conversation et à chacune de ses affirmations, il lui vient à l’esprit une parole biblique, toujours ”à propos”, et donc incarnée dans la réalité ! La formation CPT l’a mis au défi de découvrir d’autres manières de partager la Parole, lorsqu’elle advient dans une rencontre, dans une écoute mutuelle attentive et se révèle au cœur de chacun. Comme ”chercheur de vérité” il questionne, se questionne, puis vit et transmet ce qu’il découvre.
Bylord Ilanga Kinshasa -Sankuru-Booke 2017) Il a aussi présidé les destinées d’une Eglise au centre du pays (dans la forêt équatoriale parmi le peuple de pygmées). Son ministère et même sa vie ont été mis en danger par des collègues qui voulaient s’emparer de la branche ”Ecoles et Education” de cette église, qui est une entreprise financière. Sa formation CPT lui permet de trouver des voies créatives à travers les tensions institutionnelles. Dans sa tâche de formateur, il a aiguisé sa capacité d’écouter ses vis-à-vis et de restituer aux stagiaires ce qu’ils ont dit avec tant de précision que ceux-ci se sentent connus, reconnus et découvrent qui ils sont, comme dans un miroir bienveillant.
Une merveille !
Bolingo Kambere (Goma 2020) Aumônier de l’hôpital de Heal Africa (HA), il a mis en œuvre une vision de son fondateur le Dr Jo Lusi et sa regrettée épouse Lyn Lusi : créer un réseau de ”comités Néhémie” dans plus de 130 villages de la Province du Nord Kivu pour promouvoir la paix et la réconciliation, par la bonne gestion des conflits. Il était tout préparé pour mettre en place la formation CPT à Goma, tout en la suivant lui-même ! Puis il a dû laisser sa fonction pour aller préparer un doctorat en Afrique du Sud, qui est train de s’achever. Cela ne l’a pas empêché de revenir régulièrement au pays pour se former comme superviseur. Son expérience initiale d’être accompagné en supervision l’a convaincu de partager ce trésor à d’autres. Il est dorénavant à Goma pour poursuivre cette tâche.
Sophonie Kasiki (Goma 2020). Il a succédé à Bolingo comme aumônier de Heal Africa (HA), comme responsable du projet Néhémie et dans la mise en œuvre des sessions CPT à Goma. Entre temps HA, par le Dr Lusi, a cherché et trouvé un soutien pour financer lui-même les cours annuels de Goma, dans un partenariat avec le projet CPT/RDC, qui assume la conduite de la formation. Kasiki est lui aussi Président de son Eglise ; durant sa formation de base CPT il a déjà initié pour les pasteurs de cette église des semaines de formation s’inspirant du CPT. En tant que président, il a aussi initié un processus de consultation réciproque qui innove complétement le type de relations dans un contexte traditionnel très hiérarchique. A l’éton-nement et la joie de tous ses collaborateurs pasteurs et laïques.
Adriko Irumu (Kisangani 2020) Il s’est fait vite remarquer par la perception correcte des émotions au premier stage de Kisangani (2013) animé pour la première fois par deux formateurs congolais (Alfred et Cyrille) qui l’ont encouragé à rester dans ce processus d’apprentissage. Il a bénéficié de l’encadrement de son Président provincial (Samuel) qui nous l’a fait connaître et aimer. Pasteur d’une paroisse dans la région de Kisangani, il a été forgé à sortir de ses zones de confort, dans ces régions de forêt dense. Pour assumer la
charge de superviseur en formation, co-animateur d’un cours CPT, il a passé plus de 7 jours en voyage de camion pour passer de Kisangani à Bunia à travers des routes invraisemblables. Cette détermination a confirmé les compétences acquises, au point qu’il a été accrédité, alors même qu’il n’avait pas pu joindre le lieu de l’examen (Goma) ! Belle reconnaissance !
Cyril Siassia. (Brazzaville). Depuis longtemps il connaissait l’approche pastorale clinique (CPT) pour avoir fréquenté le professeur de théologie Masamba ma mpolo qui cherchait à l’introduire en RDC déjà dans les années 1970 déjà! Dès qu’il connut le projet de formation des aumôniers il se manifesta et fit tout ce qu’il put pour s’y joindre. La proximité entre sa ville et Kinshasa n’a pourtant pas aidé, puisque très souvent les frontières restèrent fermées. Il enseigne lui-même à la faculté de théologie de Brazza. L’approche académique classique qui a marqué son parcours ne lui a pas non plus facilité l’accès à une formation, et à une approche de ”learning by doing”. Il complète encore sa formation en vue d’être accrédité.
† Feu Ruben Mumpasi.
(Kimpese 2015). Il a commencé sa formation pastorale clinique à 60 ans. Sachant que son temps serait court il a réalisé sa formation en un temps record, et a pu contribuer avec compétence à la formation des futurs aumôniers, jusqu’à son décès subit en décembre 2020. Son court passage dans cette entreprise est le sujet d’une grande reconnaissance.
En tant que Directeur du Centre Médical , professeur assistant et aumônier à l’université Kongo de la province du Kongo Central, il a été très interpellé par les approches pédagogiques et spirituelles de la formation CPT, et s’est attelé s’en inspirer dans son institut. Il a été perçu comme un sage parmi ses pairs superviseurs, un sage... ardent !
SESSION CPT-GOMA 2021, 25 OCTOBRE – 27 NOVEMBRE 2021
Introduction
Le campus du CPT du Centre Hospitalier HEAL AFRICA est situé à Buhimba à 18 km du centre-ville de Goma. Son climat calme et serein nous a accueillis et nous sommes installés pour démarrer la session CPT GOMA 2021.
L’ouverture officiel a eu lieu le mardi 26 octobre, au Tabernacle de l’aumônerie de HEAL AFRICA. Trois Hôpitaux de Goma nous ont ouvert leurs portes pour notre stage de formation pratique (les Centres Hospitaliers de Heal Africa, Virunga et Bethesda).
Le nombre de participants s’élève à 16, dont 4 femmes et 12 hommes Trois formateurs encadrent le cours et une personne à la logistique : Dido MAKILA, Kambere BOLINGO, Kasereka TSONGO et Sophonie KASIKI. Nous avons aussi une équipe qui s’occupe de la cuisine et une maman qui balaye et lave nos habits. Un secrétaire s’occupe de la multiplication de nos documents. En outre, un minibus est mis à notre disposition pour les sorties de visites des patients dans les centres hospitaliers de la ville.
Début du cours
Nous avons commencé par discuter le calendrier de la session et l’horaire de chaque jour. Nous avons 2 stagiaires de confession adventiste et nous devons accommoder le calendrier à leur disposition sabbatiste pour respecter leur foi et leur permettre qu’ils s’associent à leur Église chaque samedi. Ainsi, nous allons ajouter une heure supplémentaire chaque jour pour que le samedi soit complètement libre.
Progression
Nous avons eu le privilège d’accueillir nos frères et sœurs en formation, maintenant nous sommes dans le processus d’apprentissage ensemble. Mais nous savons tous que chacun apprend à son rythme. Les visites à l’hôpital, l’analyse des verbatim, les séminaires de relations interpersonnelles (SRI), les supervisions de prédications, et les autres interactions sont de véritables outils pour l’apprentissage, selon le témoignage que plusieurs ont exprimé en supervision individuelle. Avant même la fin de cette première semaine la fraternité s’est déjà installée en nous et nous avançons merveilleusement.
En tant que co-animateurs, les superviseurs-formateurs se réunissent chaque jour pour l’évaluation de la progression. Ceci nous aide à apprécier la journée passée et à planifier le lendemain. L’équipe dynamique de la cuisine est ponctuelle et nous devance souvent avant notre pause de la mi-journée.
Nos remerciements cordiaux à vous tous qui priez pour nous !
D’une manière générale, la situation sécuritaire est relativement calme dans la ville de Goma. Ladite semaine est clôturée dans un climat de peur suite aux rumeurs qui faisaient état de la présence des groupes armés dans le territoire de Rutshuru, situé à plus ou moins 75 Km de la ville de Goma. Malgré les rumeurs, les participants à la session ont compris que la formation a pris la vitesse de croisière.
Trois des stagiaires sont tombés malades durant cette semaine. Chacun d’eux a reçu des médicaments. En plus, les participants ont eu le temps d’intercéder en faveur de leurs collègues. Nous bénissons le SEIGNEUR pour leur guérison..
Programme de la semaine
Il était prévu de commencer la session à 8h30 ; mais tous les participants à la session ont décidé de changer et préféré commencer la session à 7h30. Ceci permet de gagner le temps compte tenu de l’ampleur de la matière à exploiter. Cette décision atteste l’intérêt et la détermination des stagiaires et des formateurs.
Pendant la deuxième semaine, les visites aux hôpitaux en ville (mardi, jeudi, vendredi) alternent avec le sessions de formation au campus CPT. En plus de l’analyse des verbatims de visites, les thématiques suivantes ont été exploitées (le mystère de la rencontre, la cure d’âme et moi-même, l’aumônerie d’hôpital, la résilience, le guérisseur blessé).
Civilité à l’ECC Nord Kivu (RDC)
Civilité à l’ECC Nord Kivu (RDC)Le vendredi 05 novembre, les formateurs ont eu le privilège de visiter le nouveau président provincial de l’ Eglise du Christ au Congo (ECC), le Professeur Samuel Ngayihembako. Joyeux de recevoir les formateurs, le Président a créé un climat de réflexion et communication fertiles concernant la mission de CPT en RDC. C’était un moment de réflexion sur l’avancement de l’œuvre dans la partie Est de la RDC, déchirée par des conflits récurrents.
Pendant la visite, l’un des formateurs, Dido Makila, a offert au Président une copie de son livre récemment publié (sur ”la Pastorale de la Santé en milieu hospitalier de l’ECC”). En réponse à cette œuvre qui vient immortaliser le travail de CPT en RDC, le Président de l’ECC a souligné que le terme CPT (Pastorale Clinique) est un nouveau Concept. Il a révélé aux formateurs qu’il n’avait pas appris cela à l’université.1
De son avis, plusieurs pasteurs ne connaissent pas cette formation CPT. Des facultés de théologie n’ont pas encore intégré cette filière dans le programme académique. Ces éléments attestent le besoin de la formation dans les institutions académiques en général et à l’Est de la RDC, en particulier.
Mention : Ce constat rejoint la résonance du Recteur de l’UPC Kinshasa, qui avait indiqué, dans son discours de 2015 que le CPT vient offrir une connaissance additive aux étudiants de la faculté de Théologie.
Tous, formateurs et président ont noté que le CPT offre un cadre qui équipe les Pasteurs et aumôniers en matière d’écoute et accompagnement de la personne en souffrance.
Finalement, les formateurs ont demandé au Président de l’ECC de venir présenter la thématique sur l’herméneutique biblique en faveur des participants à la session CPT Goma 21. Réjoui de la rencontre, le président a indiqué que la séance était importante et fructueuse.
Autres thématiques
En vue d’enrichir la session, deux autres intervenants ont été invités durant la semaine sur les thèmes de ”l’éducation financière” (création d’Activités génératrices de revenus- AGR) pour mener une vie autonome et éviter de tomber dans la pauvreté, ainsi que ”l’Eglise et le développement”, afin d’initier des projets pouvant renforcer le développement des œuvres ecclésiastiques. Avec les thèmes abordés, les participants ont pris conscience des défis et des nouvelles stratégies qu’ils peuvent mettre en œuvre pour améliorer la gestion des projets dans leurs Eglises et leurs familles respectives
Par ailleurs, les participants ont réfléchi sur la sortie récréative prévue durant la 3e semaine. Ils ont choisi de participer à une conférence sur l’éruption volcanique par un agent de l’OVG (Observatoire Volcanologique de Goma), question tellement d’actualité à Goma.
Difficulté rencontrée
Malgré la bonne continuité de la session, nous pouvons indiquer certaines difficultés
Par exemple, pendant la deuxième semaine de la session, la pluie est tombée sur la ville de Goma, causant quelques dégâts matériels. Le Jeudi 4 novembre, un tronçon était bloqué suite aux ouragans qui ont emporté des toitures de quelques maisons. Cette situation a affecté la circulation. Elle a donc causé le retard dans le programme du retour des visites aux hôpitaux de Goma.
Suggestions
Il y a besoin d’améliorer les conditions d’hébergement. Il est observé que des moustiques entrent facilement dans les chambres des stagiaires et formateurs. Dans ces conditions, certains stagiaires ont été affectés par le paludisme.
Le véhicule qui prend le chauffeur lors des visites aux hôpitaux n’a pas tous les documents. Craignant la police routière, il arrive que le chauffeur utilise les avenues secondaires lors des visites aux hôpitaux. Il y a besoin d’y remédier.
Les stagiaires n’ont pas tous payé les frais d’inscription ($ 100). Il faudrait vulgariser le besoin de la nécessité de la contribution locale pendant les sessions CPT en RDC. Ceci permettra de restaurer l’’autonomie de la vision CPT dans les consciences des leaders ecclésiastiques de la RDC
Dans la troisième semaine, les thèmes suivants ont été travaillés : Tension entre l’écoute centrée sur la personne et l’impératif missionnaire, Souffrance et compassion, lAccompagnement pastoral des endeuillés, Mission Interculturelle, par nos formateurs et
des intervenants extérieurs : un psychothérapeute de HEAL AFRICA, et une prof de l’Université Chrétienne Bilingue de Beni par video-conférence.
Une journée de «récréative» avec une excursion sur Lac Kivu, et sur les terrains envahis par la lave du volcan Nyiarongo de mai 2021 avec un spécialiste de l’Observatoire volcanologique de Goma.
L’apprentissage
L’apprentissage se mesure par les témoignages d’une part et l’observation d’autre part. Et nous en avons eu beaucoup pour confirmer que l’apprentissage prend place en nos stagiaires. Par exemple, l’un m’a dit lors de la supervision individuelle : « Cette semaine j’ai appris à écouter plus et parler moins… Je m’adapte petit à petit ». Et un autre: « Je commence à découvrir mes limites et mon impuissance ». et une autre (infirmière): « En venant je ne voyais pas la matière qui nous était destinée. Mais quand ma mère a demandé récemment ce que nous apprenions, je n’ai pas hésité de lui expliquer ce que nous sommes en train d’apprendre : écouter les autres, s’écouter et communiquer avec les autres ! »
Quand nous lisons les rapports hebdomadaires de chaque stagiaire, nous réalisons que des changements prennent place et nous en remercions le Seigneur. Nous remercions vous tous aussi pour votre soutien et votre encouragement par correspondance.
Difficulté de la semaine :
Plusieurs stagiaires ont souffert de la malaria, 3 ont été hospitalisés, car les moustiques sont nombreux sur le site où la formation est organisée.
Cette semaine a été caractérisée par un travail intense et nous nous sommes confrontés au défi de notre fragilité.
Les visites des malades dans les hôpitaux, la rédaction et l’analyse des verbatim d’entretiens, les unités thématiques, les unités créatives, les jeux de rôle, les entretiens de groupe, les méditations de la Parole de Dieu, et les rapports écrits de la semaine ont continué d’être le menu de notre programme hebdomadaire.
Parmi les Intervenants invités, le Professeur Samuel Ngayihembako, actuel Président Provincial de l’ECC (Evêque provincial), a présenté l’Unité thématiques « Herméneutique biblique protestante ».
Et le Dr. Neil, Médecin expatrié de HEAL AFRICA, nous a entretenus sur « la place de l’aumônier au sein de l’équipe multidisciplinaire soignante autour du malade ». Prenant des exemples de son expérience d’ici au Congo et en Australie, son pays d’origine, il a montré comment les soignants (médecins et infirmiers) ont travaillé la main dans la main avec l’aumônerie.
Il nous a rappelés de reconnaître nos faiblesses et les erreurs qui peuvent se glisser dans notre accompagnement. Pour ce, Dr. Neil suggère que sur une séquence journalière, chaque soir, l’aumônier aie pour bonne habitude de se Réjouir du travail accompli avec l’aide du Seigneur, Réfléchir sur ce qui a été fait et ce qui reste à faire, Repentir de ce qui a été mal fait ou de ce qui n’a pas été fait, Renouveler notre engagement envers le Seigneur et envers le malade.
Cette semaine nous avons eu un stagiaire hospitalisé et d’autres malades qui ont suivi des soins en ambulatoires à l’hôpital HEAL Africa. Mais nous évoluons sûrement vers la dernière semaine et nous expérimentons des avancées significatives sur le plan apprentissage : la compréhension de la matière est visible pour la majorité des stagiaires (selon les rapports hebdomadaires de chacun d’eux).
Cette session a été conduite par Grégoire NTOBO et co-animée par
IKOMBA, superviseurs CPT accrédités de la RDC, avec 9 stagiaires dont une femme, tous pasteurs en activité, dont 7 en provenance de Kinshasa et 2 d’autres provinces (Nord-Ubangi et Kongo-central), au Monastère notre Dame de l’Assomption des pères prémontrés de Kinshasa pour la partie théorique, les Cliniques Universitaires de Kinshasa pour la pratique. Cette session a duré 4 semaines de formation au lieu de 5 habituelles, pour des raisons de timing. Mais nous avons ”récupéré” la cinquième semaine, en prolongeant notre horaire de 8h00 à 20h30 : un programme ”suicidaire” ! Le Seigneur nous a accompagnés et vos prières étaient pour nous un grand soutien.
Le week-end d’entrée en 1ère semaine était consacré au contact avec les autorités à l’hôpital, suivi d’une visite guidée par l’aumônier des Cliniques Universitaires de Kinshasa. Pendant plus de 2 heures les stagiaires ont pu explorer le monde hospitalier et le choix de leurs affectations dans les srvices de soins, avec la remise de macarons pour bien identifier les stagiaires.
Montée depuis le Prieuré vers l’hôpital
Première semaine
La première semaine était une période ”d’alphabétisation émotionnelle” où l’on prend conscience de ses émotions et apprend à les reconnaître et les nommer ; des visites de patients à l’hôpital, un monde de souffrance où l’on vit de grandes émotions, la joie lors d’une naissance et la peur, l’angoisse et la tristesse lorsqu’il s’agit de fin de vie.
Die erste Woche war eine Zeit der "emotionalen Alphabetisierung", in der man sich seiner Gefühle bewusst wird und lernt, sie zu erkennen und zu benennen; Besuche bei Patienten im Krankenhaus, einer Welt des Leidens, in der man große Emotionen erlebt: Freude bei einer Geburt und Angst, Furcht und Traurigkeit, wenn es um das Ende des Lebens geht.
DL’écoute de l’histoire de vie de chacun des stagiaires avec leurs ressemblances et spécificités nous fait découvrir l’autre comme un mystère. Les séminaires de relations interpersonnelles (SRI) permettent aux stagiaires de se questionner sur leurs façons de communiquer et d’écouter l’autre durant un entretien, apprendre à prendre la parole sans blesser l’autre mais avec respect et considération de l’autre.
Le vendredi de la semaine un stagiaire avec courage a présenté sa prédication.
Deuxième semaine
Une semaine qui commence par une journée d’analyses de verbatim d’entretiens. Les stagiaires commencent à prendre conscience de leurs façons de faire et comment ils ”fuient” devant la souffrance en se cachant derrière la prière et verset biblique ! L’alphabétisation des émotions commence à prendre place, avec hésitation bien-sûr, et honte de nommer leurs émotions, mais avec courage et détermination d’apprendre à partir de leurs fautes.
SOS stop covid et stigmatisation ! L'action réalisée à Mbanza Ngungu en RDC
"Au Congo ,dès les premiers symptômes, les personnes infectées boivent une tisane d’une variété d'artemisia, en second recours c’est l’hydrochloroquine et en troisième un antibiotique spécial." rapporte Els Kazadi (fondatrice de l’École Lisanga ) récemment revenue en Suisse. "Et ils ont très peu de morts!"
Selon d'autres sources, si l'infection au covid est nettement moins mortelle en Afrique qu'en Europe, ce serait en raison de la jeunesse de la population.
Joël Kuvuna Mbongi est docteur en théologie, auteur d'une thèse sur le rôle socio-politique des Églises dans un contexte de crise, un thème des plus délicats, également superviseur et formateur CPT. Il a conçu un projet d'aide à une population touchée par la pandémie de covid qui a suscité un grand intérêt de l'association Projet-CPT-Congo et d'INTERACTION, une oeuvre d'appui à la coopération et au développement, qui a décidé de prendre la majeure partie des frais à sa charge.
Nous avons demandé à Joël Kuvuna de nous présenter le déroulement de cette action. Il le fait dans la vidéo qui suit, elle dure 22 minutes.