lundi 19 janvier 2015

Rapport d'activité 2014

Rapport d'activité 2014


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Table des matières
Introduction
Principes appliqués par l'association dans son rapport de gestion
Information sur le personnel de l'association
Information sur les donatrices et donateurs
Données comptables
Les stages et autres activités en 2014
Conclusion : L'évolution institutionnelle du projet
Annexes
Rapport financier
Contexte, état des lieux
Le CPT, ses principes, son étendue
Buts de l'association
Principes RPC appliqués par l'association
Apports bénévoles en 2014
Contributions des participants 
Efficience du projet

Introduction

Ce document se limite à un rapport de gestion aussi bref que possible sur l'activité en 2014 de l'association « Projet CPT au Congo », qui, en Suisse, recueille des fonds et soutient le projet distant. L'origine et les enjeux du CPT ont été présentés à plusieurs reprises dans les rapports des derniers exercices, ils sont relatés dans l'annexe 1 en page de ce rapport.

Rappel

La liaison entre les deux domaines, en Suisse et au Congo, est aux mains du Directeur national des aumôneries de l'ECC (par ailleurs Représentant légal de la Communauté Evangelique du Kwango, CEK) et de deux superviseurs suisses qui se rendent régulièrement sur place.

Cet organigramme fort simple se révèle d'une efficacité idéale.

L'association Projet CPT au Congo a été créée en 2012, fondée sur le code civil suisse. Elle a pour but d'offrir un appui aux églises de RDC (Congo Kinshasa), dans leur projet de formation des aumôniers d'hôpitaux, concrètement de lever des fonds et de les transférer au Congo par des chemins sûrs en vue d'un usage conforme et aussi efficace que possible.

Principes appliqués par l'association dans son rapport de gestion

Le présent rapport de gestion suit les recommandations RPC. Les règles appliquées figurent dans l'annexe en page 11 de ce rapport.

Information sur le personnel de l'association

Aucun changement n'est à signaler en 2014.
Alfred Mbuta ( dirnataump@yahoo.fr ) est à l'origine du projet. En tant que du Directeur national des aumôneries de l'ECC (par ailleurs Représentant légal de la Communauté Evangelique de Kwango (CEK), c'est lui qui dirige la réalisation du projet en RDC. Il a été accrédité comme superviseur le 24 septembre 2012 après une formation commencée au Congo, poursuivie en Suisse et au Congo. Etroitement associé aux décisions et à l'activité pratique, Alfred Mbuta n'est pas, en raison de l'éloignement, formellement membre de l'association. En revanche, comme personne de confiance, il représente l'interface par laquelle transitent les informations, les demandes et les ressources entre l'association et l'activité sur place.

Jean-Claude Schwab (jct.schwab@bluewin.ch) pasteur à la retraite, superviseur CPT actif, est président de l'association, dont le siège est à son domicile.

Klaus Völlmin (bkvoellmin@bluewin.ch ) pasteur retraité de langue alémanique, est un superviseur CPT actif bilingue. Il a participé à la vie du CPT dès son introduction en Suisse alémanique. Il assume la promotion et le secrétariat de l'association pour la partie alémanique.

Marc Jeannerat (mjeannerat@bluewin.ch ), ancien pasteur et directeur du CSP Berne-Jura, assure l'administration et les travaux informatiques.

Christiane Kolzer (ch.kolzer@bluewin.ch), infirmière en psychiatrie, formée en aumônerie hospitalière, engagée comme aumônier protestant au sein du service d'aumônerie oecuménique de l'hôpital du Jura.

Johannes Flückiger (johannes.flueckiger@zapp.ch) est député au Synode de l'Eglise Berne-Jura-Soleure.

La durée de fonction des membres de l'association et du comité n'est pas limitée dans le temps.

Information sur les donatrices et donateurs

Au nombre dépassant la centaine, les donatrices et donateurs de l'association se répartissent entre fondations et institutions, tant catholiques que protestantes, paroisses, alémaniques et romandes et personnes sensibles à la portée du projet. Leur recrutement nécessite un effort considérable d'information de la part des superviseurs porteurs du projet. Donatrices et donateurs sont régulièrement informés par le moyen d'un blog bilingue et de courriels.

Données comptables

Les stages et autres activités en 2014 :

Grâce à un appui considérable d'institutions et de personnes particulières, trois cours CPT ont pu être réalisés. L'un à Kinshasa, complété par un cours de méthodologie, un autre à Mbuji-Mayi, animé par des superviseurs locaux formés ou en formation et un dernier à Goma, dans une région particulièrement sujette à des événements douloureux. Ces cours ont permis à trente-quatre candidat-e-s de se former ou de poursuivre leur formation.

Kinshasa en février-mars 2014 (Klaus Völlmin)

Le septième cours de CPT au Congo compte douze participant-e-s: quatre de Kisangani et les autres de la capitale ou de ses environs. Il compte une participante. Je collabore avec deux co-animateurs: Dido Makila et Benoit Ngoy. Le décès par la malaria d'un jeune collègue de Dido nous choque d'emblée. Pour Dido cela représente une charge très lourde (les frais d'autopsie et d'enterrement sont considérables) et pour nous animateurs adapter le programme aux circonstances est un sérieux défi.

Les travaux pratiques débutent à l'hôpital Ngaliema, une institution d'état, qui nous accueille pour la seconde fois. Regardant en arrière, nous sommes très reconnaissants que le cours se soit bien déroulé et particulièrement que tous soient entrés dans un processus d'apprentissageOnze des douze participant-e-s participent pour la seconde fois à un cours de CPT et prouvent ainsi la vigueur de leur engagement. - Lors d'une visite au chantiers navals, nous nous laissons inspirer par le monde de la navigation, métaphore de valeurs fondamentales comme: „se laisser porter“, „conduire et se laisser conduire“, ou „et quand les eaux sont basses“, etc

Les grosses difficultés viennent de l'extérieur: pannes de courant et d'eau, touffeurs nocturnes et climatisation insuffisante, perturbations du repos, changements de programme suite à deux enterrements dans le cadre du cours. Pourtant nous sommes reconnaissants qu'aucune difficulté extérieure n'ait porté préjudice à notre travail, au contraire! A l'instar d'u psaume 115: un triple appel à faire confiance est suivi d'une sextuple bénédiction.

Le cours de méthodologie, seconde moitié de mars :

Quatre stagiaires intéressés ont été autorisés à participer au cours de méthodologie: Bolingo Kambere de Goma, Ruben Mumpasi, de Kinshasa; Cyril Siassia de Brazzaville et Adriko Irumu, de Kisangani. Une diversité réjouissante qui augure bien de l'expansion de la tradition du CPT. Pour ces quatre participants en pleine évolution, cet entraînement méthodologique tombe au bon moment.

En dehors de la session nous avons deux fois l'occasion d'être présents à la faculté de théologie de l'UPC pour parler du CPT et de ses nombreuses implications pour la formation des pasteurs. Nous sommes très bien reçus par le professeur Muenyi. Un lien qui nous est cher.

Mbuji Mayi 2014 (premier stage exclusivement congolais ):

Première semaine: Découvertes et échanges. Une semaine de riches découvertes tant au niveau des stagiaires que de nous-mêmes formateurs.

Ouverture

La séance d’ouverture a eu lieu à l’hôpital général de la Muya, 2ème hôpital officiel. L’hôpital compte treize médecins dont trois femmes et qui sont à la tête. Tout le corps soignant a bien accueilli le CPT dans cet hôpital et nous a confié le pasteur Bernard, chargé de la prise en charge psycho-sociale pour la formation CPT.

Déroulement du stage

Il se déroule dans trois hôpitaux :
  • L’hôpital provincial du Kasai Oriental : « Kansele ». L’état a confié sa gestion à l’église catholique. Le médecin directeur est même prêtre. Nous avons été bien reçus au bureau du Médecin Inspecteur Provincial. Quatre stagiaires y sont affectés.
  • L’hôpital de la Muya, c’est aussi une formation médicale de l’Etat. Deux stagiaires y font leur stage. C’est là qu’a eu lieu l’ouverture.
  • L’hôpital Général de Référence Dibindi, c’est un hôpital fondé il y a 70 ans par les missionnaires presbytériens venus des Etats-Unis. Il est ouvert au public et accueille un grand nombre des malades. Quatre stagiaires y effectuent leur pratique.

Les séances théoriques se passent à l’hôtel Kumbi Kumbi, un très beau cadre. Son jardin nous sert de lieu de travail lorsque nous fuyons la chaleur de la salle.

Les stagiaires

Dix au total dont deux femmes assistantes à l’Université Protestante au Centre du Congo UPCC, où Mgr Mbaya est Recteur. L'une d’elle (Angèle) est aussi avocate avant d’être pasteur. Son ordination est prévue pour le 23 novembre 2014. Son mari est aumônier militaire, auditeur et a souhaité faire aussi la même formation, si du moins elle était ouverte à plus de dix stagiaires.

Dans l’équipe se trouvent aussi deux représentants légaux dont un a été pendant longtemps aumônier de prison et ne veut pas abandonner ce ministère au delà de ses nouvelles fonctions. Nous l’avons établi comme point focal de la province pour le secteur de l’aumônerie des prisons.

La clôture

Une grande fête sur l’esplanade del'Hôtel Kumbi Kumbi. Dérangés par l’orage, l’orchestre est resté animer dehors et les invités d’honneurs et ceux des familles des stagiaires dans la salle. Nous avons retenu parmi les invités, la présence de l’Evêque Président Provincial du Kasai Oriental et Recteur de l’UPCC qui a fait un beau discours. Montrant son implication dans ce projet CPT et son rêve pour l’avenir. Ce discours a été enregistré dans le dictaphone de l’abbé Cyrille et nous le mettrons par écrit.

Le stage de Goma (31 octobre-6 décembre) :

La situation politique et celle de la violence a évolué par rapport à 2013. Le front de guerre avec le groupe armée M23 a disparu; mais il s'est dilué dans une série de massacres de familles de civils par des hommes issus de la forêt, à Béni (300 km au Nord). La menace n'est pas (encore ?) directement sur Goma, mais les effets (réveil du stress post-traumatique) s'y font bien sentir. Et puis, bien des survivants ont abouti, grâce à MSF, dans l'hôpital de Ndosho (Goma) où les stagiaires vivent le choc de la rencontre et apprennent à les accompagner.

A nouveau, deux superviseurs en formation ont accompagné Jean-Claude Schwab dans l'animation de ce cours: Samuel Aluta de Kisangani et Grégoire Ntobo de Kinshasa. Avec Cyrille Ikomba et Joël Kuvuna (qui viennent de co-animer leur 2ème cpt à Mbuji-Mayi), il est probable qu'ils se présentent à l'Accréditation en décembre 2015.

C'est un délice que d'animer avec ces collègues, qui ont acquis du savoir-faire et un savoir-être indubitable en deux ans, et surtout qui ont saisi es enjeux d'une telle formation !

Une des particularités de ce cours, c'est qu'une partie des personnes inscrites depuis longtemps n'est pas venue. Ils ont été remplacés par des candidats de dernière minute, pasteurs et quelques laïcs, engagés dans une ministère d'accompagnement, et qui se sont révélés des candidats hors pair ! Comment faudra-t-il réviser notre processus de sensibilisation à ce cours ?

Le lieu de formation se situe dans le cadre idyllique (séminaire/monastère catholique de formation missionnaire international et diocésain) de Buhimba (à 15 km =3/4h de Goma) qui favorise le va-et-vient entre l'intériorité et l'engagement sur le terrain; il se déroule dans un climat de grande quête d'apprentissage et de relations intenses.

La cérémonie de clôture est honorée de la présence du Ministre (provincial) de la Santé, qui se dit étonné de découvrir l'importance de ce travail et de cette formation.

Par ailleurs, le projet décidé l'an passé avec la Faculté de théologie de l'ULPGL (Université Libre des Pays des Grands Lacs) a été réalisé en clôture du CPT: 30h, soit 5 jours de cours en théologie pastorale, avec 50, puis 25 étudiants finalistes. Grégoire et Samuel ont prolongé leur séjour afin de profiter de cette expérience: Un vrai régal, tellement l'attention et la participation des étudiants est grande, ainsi que l'enjeu et les remises en question fondamentales ! Y aura-t-il une suite ? Des professeurs y songent…

Une journée de formation continue en fin de séjour a réuni des stagiaires de 2013 et 2014, permettant la mise en route d'un processus de "suivi", initié par eux-mêmes; pour l'intervision mutuelle, l'organisation de stages ou d'aumôneries dans les hôpitaux de la ville, et pour la promotion des cours cpt.

Formellement, l'usage des subsides au Congo ne fait pas partie de la comptabilité de l'association. En revanche, vu l'intérêt que représentent sur place les effets de ces subsides, ces mouvements font l'objet de rapports annexes. Ils sont basés sur les rapports financiers des animateurs africains et les collationnements des superviseurs suisses. Même si les pièces comptables au sens usuel peuvent faire défaut, les partenaires du projet sur place font preuve d'un souci permanent d'exactitude.

Conclusion : L'évolution institutionnelle du projet

Une année fertile

Tous les projets ont pu être réalisés, en particulier les trois cours CPT (Kinshasa, Mbuji-Mayi, Goma) et le cours de Méthodologie. A ce jour, près de 100 personnes (pour la plupart des pasteurs) ont pu se former dans ces cours de cinq semaines et demie. La plupart sont engagés comme aumôniers, dans une pastorale de la santé dans des hôpitaux. Ainsi les directions d'hôpitaux civils découvrent lentement le bienfait et le bien-fondé de ces ministères nouveaux, sans pour autant encore avoir institué des nouvelles aumôneries en leur sein. Quant aux hôpitaux "religieux" ils sont comblés de voir leurs aumôniers revenir joyeux et compétents !

Publicité

Les cérémonies de clôture des cours CPT permettent une forme de "marketing", auprès de ces directions d'hôpitaux, et aussi des autorités politiques (Ministres provinciaux de la santé), et parmi les responsables d'Églises. Peu à peu ils réalisent que ce travail est un apport réel à la qualité des soins hospitaliers, et aussi une contribution indéniable au développement du pays. Nous espérons que ces prises de conscience favoriseront bientôt le soutien structurel et financier de ces aumôniers par les administrations gouvernementales et ecclésiales. Évidemment, ce travail de prise de conscience est lent et demande beaucoup de persévérance.

Piliers locaux

L'ossature du projet va bientôt reposer sur les formateurs-superviseurs congolais qui sont actuellement en formation. Actuellement, quatre d'entre arrivent à la fin de leur formation (décembre 2015). Quatre autres s'orientent vers une accréditation l'année suivante (décembre 2016). Et quatre autres encore viennent de commencer leur formation de superviseur. Ils auront tous ensemble à s'organiser avec le premier superviseur Alfred Mbuta pour porter et prendre en charge l'ensemble du projet dans l'avenir.

Développement local

Certains d'entre eux ont déjà pris des initiatives:
  • pour accompagner concrètement les nouveaux aumôniers (ex-stagiaires) dans leurs engagements en hôpital (comme à Kisangani)
  • pour imaginer des formes "d'activités génératrices de revenu" (AGR) pour soutenir le projet
  • pour visiter les différents centres urbains de leur Province, en vue de susciter des vocations
. D'autres sont sollicités:
  • pour donner une semaine de formation pastorale clinique dans un Institut de formation d'infirmiers d'un grand hôpital de l'intérieur, à l'instar du cours de cinq jours donné à la Faculté de théologie de Goma.

    Un tel projet est à l'étude aussi avec les Facultés de théologie de Kinshasa et de Mbuji-Mayi

Un projet parallèle

Par ailleurs, le Centre hospitalier de Heal Africa, Goma qui est en relation structurelle avec 90 hôpitaux de 6 provinces du pays, espère pouvoir instaurer à Goma, dès 2015 ou 2016 un Centre de formation permanent pour aumôniers d'hôpitaux, en sollicitant les formateurs CPT comme animateurs-enseignants. C'est pourquoi nous (CPT/RDC) avons renoncé, avec leur accord, à organiser nous-mêmes un 3ème CPT à Goma en 2015.

Annexes

Rapport financier

Formellement, l'usage des subsides au Congo ne fait pas partie de la comptabilité de l'association. En revanche, vu l'intérêt que représentent sur place les effets de ces subsides, ces mouvements font l'objet de rapports annexes. Ils sont basés sur les rapports financiers des animateurs africains et les collationnements des superviseurs suisses. Même si les pièces comptables au sens usuel peuvent faire défaut, les partenaires du projet sur place font preuve d'un souci permanent d'exactitude.

Contexte, état des lieux

Dans son histoire récente, le Congo-Kinshasa a connu la dictature et plusieurs guerres très meurtrières, qui se poursuivent d'ailleurs jusqu'aujourd'hui de façon larvée dans l'Est du pays. Cela n'a pas contribué à son développement harmonieux

Géopolitique et Socio-économique

D'une part, le système de santé en RDC a connu un développement impressionnant dans la période récente, mais d'autre part, la situation des patients demeure précaire voire douloureuse. Développement de l’accompagnement de la santé en RDC:
  • Au niveau de la prise en charge de la santé, la plupart des hôpitaux ont été fondés par des entreprises missionnaires ou ecclésiastiques. Certains d'entre eux sont encore reliés aux églises et connus pour être des références de compétence et de qualité. D'autres ont passé sous la responsabilité entière de l'Etat. Celui-ci a créé aussi un grand nombre d'hôpitaux civils ou de référence. La formation des médecins se fait depuis longtemps (avant 1960), et produit un nombre important de soignants, capables d'assumer leurs tâches.
  • Le médecin - directeur des Cliniques universitaires de Kinshasa décrit l'évolution des maladies ces 30 dernières années, passant des maladies brèves (dont on guérit ou meurt rapidement) aux maladies chroniques bien connues en Occident, qui nécessitent de plus longs traitements, et donc suscitent aussi le besoin d'accompagnement spirituel adéquat.
  • La situation de pauvreté des patients potentiels et celle des budgets restreints alloués par l'Etat à la Santé, produisent des effets pervers nombreux: les hôpitaux et les soignants devant instituer des mécanismes parfois douloureux pour que leurs frais soient remboursés par les patients; ceux-ci, lorsqu'ils sont démunis, subissant souvent des frustrations inadmissibles dans leur parcours hospitalier.
  • La région de l'Est subit encore une vague de traumatismes indicibles, dus à la guerre, à la violence et aux viols, comme arme de guerre. Les médecins et autres soignants font parfois des prouesses, comme à l'hôpital de Panzi (Bukavu) ou Heal Africa (Goma). Ils en appellent à une aide complémentaire de la part des aumôniers compétents.

Justification du projet par rapport au contexte

La nécessité du travail des aumôniers d'hôpitaux commence à être reconnue mais une formation de qualité par le Clinical pastoral training n'en est qu'à ses débuts.

Les personnes malades, séjournant dans les hôpitaux de RDC représentent une des populations les plus fragiles et démunies du pays. La prise en charge médicale se fait le mieux possible; mais l'accompagnement des malades dans une perspective globale, spirituelle, sociale et personnelle est en général déficient. Une aumônerie d'hôpital compétente contribue de manière décisive à une telle prise en charge holistique des soins.

Jusqu'ici beaucoup d'hôpitaux n'ont pas d'aumôniers du tout, et les rares aumôniers d'hôpitaux au travail ne sont en général pas formés pour cette tâche spécifique. Les églises protestante, catholique, et kimbanguiste de RDC commencent à s'en préoccuper, et découvrent qu'il existe une formation clinique et pastorale (CPT) adaptée à ce besoin, dans de nombreux pays et continents. Le fruit de ces formations consiste souvent dans la dimension œcuménique des aumôneries d'hôpitaux, ainsi qu'en des équipes de soins pluridisciplinaires qui intègrent ces aumôniers dans la prise en charge globale des malades; il consiste aussi en des compétences spécifiques dans l'accompagnement spirituel et humain, une capacité profonde et simultanée d'écoute de la Parole de Dieu, du vis-à-vis et de soi-même.

Le CPT, ses principes, son étendue.

Le Clinical pastoral training est une variété de formation continue des adultes: elle est composée de rencontres individuelles, en groupe et sous forme de sessions de formation pastorale clinique. Toute personne qui exerce un travail de relation, d'écoute et de parole a besoin à son tour de vis-à-vis qui l'écoutent, l'observent, interagissent avec elle et de diverses activités lui permettant de prendre conscience de son mode de communication. Le CPT intègre la dimension spirituelle propre à chacun-e. Il cherche à affiner l'identité professionnelle, à estimer les ressources et les capacités de la personne de façon réaliste, et à développer sa créativité.

Il faut chercher les racines de cette méthode aux États-Unis il y a moins d'un siècle. Après un lent développement dans le monde anglo-saxon, la méthode à gagné les Pays-Bas et le monde germanique, avant de pénétrer en francophonie.

La paternité d'une introduction du CPT en Afrique revient aux Églises congolaises. Elles ont mandaté le pasteur Alfred Mbuta pour répondre à ce besoin de formation spécifique. Celui-ci a contacté l'aumônerie du CHUV à Lausanne en 2008 pour une aide logistique. L’Association suisse romande de supervision pastorale a été saisie de la demande et a confié la mise en œuvre d'une réponse adéquate à Jean-Claude Schwab, un superviseur pastoral accrédité.

Les débuts furent pragmatiques, prise de contact avec un second superviseur, Klaus Völlmin, recherche de fonds et mise sur pied de cours pionniers. Le 26 juin 2012 est fondée une association qui a pour but de lever des fonds et de les remettre à la discrétion des superviseurs en vue d'un usage conforme aussi efficace que possible. En 2013 ont eu lieu deux événements de grande portée : la reconnaissance du premier superviseur congolais et le premier stage entièrement aux mains d'Africains !

Buts de l'association

L’Association a pour buts d'offrir un appui aux églises de RDC (Congo Kinshasa), dans leur projet de formation des aumôniers d'hôpitaux.

Principes RPC appliqués par l'association

  • La cohérence entre la réalité pratique et celle qui est rapportée est absolue.
  • Les comptes sont exhaustifs, ils représentent des recettes et des coûts globaux, les montants sont bruts.
  • Les comptes se basent sur et reproduisent uniquement le compte de banque de l'association auprès de la Banque cantonale du canton de Berne.
  • L'entier des comptes, bilan, résultats et journal, est présenté in extenso à l'Assemblée générale de l'association. Un contrôle complet est rapide, évident et des plus aisés.
  • Les mouvements sont inscrits à la date à laquelle ils ont été matériellement réalisés.ous les actifs sont des liquidités mobilisables sans délai.
  • La comptabilité de l'association se limite à ses devoirs statutaires, la récolte de fonds et la mise à disposition de subsides.
  • La crédibilité des assertions est portée au plus haut point.

Apports bénévoles en 2014:

Une estimation des recettes cachées dues au bénévolat peut faire état des données chiffrées minimales suivantes :
  • L'investissement en temps du directeur du projet, le pasteur Alfred Mbuta.
  • Le travail des deux formateurs suisses.
  • en prestations de formation
  • en travail d’infrastructure relationnelle et administrative en RDC
  • en préparation pour la prestation de formation en Suisse et en coordination avec les partenaires en RDC en recherche de fonds en Suisse

Soit  2520h à 50$/h = $ 126'000

Contributions des participants :

Chaque participant-e contribue aux frais de stage à raison de $ 100.-$ 100,- x 34 stagiaires $ 3'400
Le coût de leur transport jusqu'au lieu de stage est assumé soit par eux-mêmes, soit parfois par les institutions qui les envoient.
On peut compter une moyenne de 600$/personne x 34 stagiaires
$ 20'400
La perte de gains annexes est compensée par la plupart des autres ONG offrant des séminaires de formation en RDC à raison de 200 à 500$/pers pour 5 semaines. Il s'agit de pertes de gain par l'abandon des occupations rémunératrices annexes pour suivre les stages. Le projet CPT ne verse pas ces compensations.
On peut compter une moyenne de 350$/personne x 30 stagiaires
$ 10'500
Les co-animateurs, superviseurs-formateurs en formation reçoivent un dédommagement de 200$ pour un stage. Ils auraient normalement 400$.
Cela représente 400-200= 200$ x 6 formateurs Ceci pour l'abandon des occupations rémunératrices annexes.
$ 1'200
Quant au salaire, la plupart n'en reçoivent pas ou seulement une partie pendant leur mandat. On peut évaluer leur "sacrifice" à 1'200$ x 8 formateurs $ 9'600
Ce qui donne un total de recettes cachées de l'ordre de $ 45'100

Efficience du projet

Evaluation

Un test de fin de cours est établi avec une évaluation pratique.

Ce test consiste en une auto-évaluation du stagiaire par lui-même et par son superviseur, selon des grilles établies et en fonction de ses propres objectifs initiaux. Il présuppose que le stagiaire a accompli tous les travaux demandés; et qu’une évaluation permanente a été opérée pendant tout le cursus de formation. En supervision, le stagiaire s’évalue par rapport aux objectifs qu’il s’est fixés au départ, en accord avec ses formateurs. Ce test n’est donc pas un test académique certifiant d’un niveau obtenu de capacité, mais une évaluation de l’évolution de ses capacités. L’évaluation du superviseur lui indique les domaines où il a encore à progresser.

Formation permanente

Les aumôniers formés sont suivis pendant les 2 ans consécutifs. Le directeur national des aumôneries est en contact avec chacun, propose des rencontres de formation continue, vérifie l’évolution et l’adéquation des engagements de chacun.

Les cours CPT se donnent dans un ou des hôpitaux ; c’est là que la pratique s’opère. Cela présuppose que la direction des hôpitaux concernés a été contactée par le projet, qu’elle a donné son accord. Mais souvent cet accord n’est que formel et fondé sur la simple crédibilité de la présidence de l’ECC et des formateurs, sans connaissance concrète du projet. Lors de la réalisation du CPT, ces directions découvrent concrètement l’enjeu de cette formation et de cette aumônerie, ainsi que le profit pour l’amélioration des soins hospitaliers qu’ils offrent. Ils seront plus disposés ensuite, non seulement à accepter mais aussi à désirer qu’un tel service soit établi dans leur institution.

Méthodologie

Les cours de formation méthodologique sont organisés périodiquement (tous les 2-3 ans).

La fréquence de ces cours dépend
  • du nombre de candidats potentiels (ayant suivi au moins 2 cours CPT), capables et disponibles,
  • de la capacité d’absorption de ces candidats, c-à-dire du nombre de cours CPT qui peut leur être offert comme lieu de formation,
  • du besoin effectif de la filière de formation (nombre minimal et maximal de superviseurs à disposition)
  • des moyens financiers à disposition.

Supervision

Les superviseurs en formation se font superviser par des superviseurs accrédités. Cela présuppose que des superviseurs accrédités ou reconnus soient disponibles dans les lieux où demeurent les superviseurs accrédités.

Actuellement le professeur Masiala, ainsi que le superviseur Alfred Mbuta, le doyen de la faculté de psycho-pédagogie de Kisangani, et un médecin chef de services au CME à Bunia, assurent cette fonction.

Retentissement

L’impact sur les malades n’a pas pu être mesuré de façon systématique jusqu’à présent, ni auprès d’eux, ni auprès de leurs familles ou de leurs soignants. Les multiples témoignages des malades rapportés par les aumôniers (ou stagiaires-aumôniers) indiquent un taux élevé de satisfaction.

Plus précisément, les patients rencontrés et accompagnés expriment leur reconnaissance d’avoir été écoutés, pris au sérieux, reconnus dans leur être et mal-être, rencontrés dans leur désespoir et aidés à en sortir, conduits à découvrir leurs propres ressources et celles qui leur sont données. Certains témoignent aussi de leur rapide amélioration, d’autres de leur guérison, ou encore de l’affermissement de leur chemin de vie…

L’impact sur les stagiaires eux-mêmes est lui aussi impressionnant. C’est vital, car ce sont eux les vecteurs principaux du changement.

Ils viennent au cours CPT pour acquérir des outils et compétences au service de leur ministère d’accompagnement des personnes souffrantes. Et ils découvrent que c’est eux-mêmes, leur propre personne qui est l’outil principal. Ils sont donc bénéficiaires non seulement par l’acquisition de compétences, de savoir-faire et de savoir-être, mais aussi par la transformation profonde de leur être, de leur mentalité : ils apprennent comment puiser dans leur propres ressources et dans celles qui leur sont données. Une enquête auprès d’eux a été menée concernant l’impact sur leur vie et leur ministère, un an après leur premier cours CPT. Elle rend compte de l’impact important de cette formation sur leur vie et leur ministère ; en particulier sur la grande diversité des lieux d’application.


Enges, le 16 janvier 2015

Association Projet CPT au Congo
Le président : Le secrétaire : L'administrateur :
Jean-Claude Schwab Klaus Völlmin Marc Jeannerat
Les personnes qui souhaitent rencontrer les porteurs de ce projet sont invitées à prendre contact