mardi 8 octobre 2019

Synthèse des expériences du stage CPT à BUNIA août-sept 2019

Synthèse des expériences du stage CPT à BUNIA en 2019


INTRODUCTION

Une Session CPT pas comme les autres ! La main du Seigneur a été très manifeste durant toute la période de formation très mouvementée. Les chansons journalières de la ville de Bunia étaient « Ebola ! Assaillants ! Tueries ! Déplacés des guerres ! Kidnappings ! Maisons incendiées ! Vaches pillées ! Hausse des prix ! Rareté des denrées alimentaires ! Routes impraticables ! Insécurité aux banlieues de Bunia ».

Ces chansons causaient souvent diverses émotions et divers sentiments au sein de la population y compris nous participants à la formation CPT. Les résonances en étaient également multiples : « Prions, intercédons et recherchons la délivrance auprès de l’Eternel Dieu ! Adorons et implorons grâce et miséricorde de l’Eternel ! Complicité des Nationaux ! Humanitaires au secours ! Voilà donc l’expression de la vie intenable et indésirable de la population congolaise à travers ces chansons et ces résonances. C’est au sein de cette population que la Session CPT a eu lieu à Bunia.

La Session vient de se terminer ce 07 Septembre 2019 sans un incident malheureux parmi les participants, à part quelques cas des maladies dus au surmenage. Le Formateur Tsongo rédige le rapport final des finances tout en étant malade !

CINQ SEMAINES DE COURS

Débutée le 1er Août, la formation s’est clôturée samedi 07 Septembre 2019 sous les applaudissements et satisfaction des tous : Autorités ecclésiastiques, politico-administratives et Institutionnelles qui ont recommandé leurs candidats à cette formation. Organisée et présidée par l’Eglise du Christ au Congo Ituri, la cérémonie de clôture a eu lieu à l’Amphithéâtre de l’Institut Supérieur des Techniques Médicales de Nyankunde à Bunia.

La Session a été animée par Samuel ALUTA K., Superviseur-Formateur accrédité et coanimée par KASEREKA Tsongo, Superviseur-Formateur accrédité et Adriko IRUMU, Superviseur en formation. Tsongo qui était chargé principalement de la logistique, a aidé à la coanimation parce que Bylord ILANGA avait subi une intervention chirurgicale à l’hôpital. Il y avait onze Stagiaires, un Secrétaire et cinq personnes à la cuisine. Les deux Orateurs extérieurs invités ont été empêchés par d’autres travaux et les trois Formateurs ont dû remplir ce vide avec trois exposés :

  1. « Le bain de la supervision individuelle en pastorale clinique. Expérience de Samuel, de 2017 à 2018» par Samuel
  2. « La communication non violente » par Adriko
  3. « Comment être Formateur-Facilitateur » par Tsongo

Les Formateurs ont été surpris de l’intérêt que les Stagiaires ont manifesté face à ces exposés inattendus en réclamant les textes des ceux-ci pour leurs ministères.

Les Stagiaires ont aussi souhaité qu’une Session pareille soit organisée, si possible, une fois l’an dans une des quatre Provinces issues de la grande Province Orientale, à savoir ITURI, HAUT-UELE, BAS-UELE et la TSHOPO, d’une part, et d’autre part, ils ont regretté le coût de transport pour Kinshasa à ceux qui seront admis au cours de Méthodologie. Ils ont regretté de n’avoir pas eu les enseignements sur la médecine naturelle ou traditionnelle qu’un Chef des Travaux leur avait promis le soir du jour de la clôture. Ceci montre combien nos Stagiaires ont été captivés par leur formation et ont envie de continuer cette formation.

Parmi les Stagiaires, il y en a qui peuvent poursuivre le processus entier s’ils en expriment le besoin, même parmi les quatre femmes.

VISITES D’AU REVOIR AUX TROIS HOPITAUX RETENUS POUR LE STAGE

Les Stagiaires ainsi que les malades sont très émus de leur séparation après avoir créé un climat serein et confiant d’accompagnement pendant cinq semaines. Les Stagiaires sont frappés de l’amour, de la confiance et du soulagement que les malades et le corps soignant leur témoignent ce jour plus qu’aux jours précédents :

  • Une malade dit : « Vous nous coupez le souffle Aumôniers ! »
  • Un infirmier dit : « Vous avez changé l’atmosphère de l’hôpital avec vos trois visites par semaine. Nous avons senti la présence de Dieu dans notre travail ! Pourquoi ne pas avoir une équipe permanente d’Aumôniers qui sillonnent les hôpitaux avec cette manière d’être à côté des malades pour nous épauler ? »
  • Une garde malade déclare : « De quelle Eglise appartenez-vous ? A Bunia, on n’a jamais vu des pasteurs qui s’occupent, avec un si grand amour, des malades mourants à travers leurs gardes malades ! »
  • Deux Stagiaires (Lt Colonel et une Aumônière) disent chacun : «J’ai pleuré de voir mes malades pleurer quand je leur disais au revoir ! »

Le travail à l’hôpital crée une famille des enfants de Dieu dans la souffrance partagée !

FINANCES DE LA SESSION

Comme dit plus haut, cette session a été exceptionnelle mais très bénie. Elle a soufferte de retards dans le transfert des fonds indépendamment de la bonne volonté de la famille CPT et des ses Donateurs. Cela a causé des changements des dates de la Session (Début le 1er Août au lieu du 26 Juillet 2019), et aussi de la compression de l’horaire des cours (De 8h30’ à 21h30’ au lieu de 8h30’ à 18h30’).

CONCLUSION

Très sincèrement nous remercions Dieu qui a pourvu au besoin humain, matériel et financier de cette Session CPT-Bunia 2019 et qui a permis que chaque Stagiaire soit maintenant chez lui. Notre reconnaissance s’adresse aussi aux Serviteurs de Dieu qui soutiennent le CPT/RDC par leurs finances, au Comité de Référence et au Bureau Permanent pour l’organisation et l’encadrement des trois Sessions CPT-2019 dont la nôtre.

Nous sollicitons vos prières pour l’insécurité à l’EST de la RDC et la suppression de la maladie due au Virus Ebola. Aussi vos prières nous sont nécessaires pour les Formateurs qui ont travaillé sur le rapport final de la Session après la clôture, pour la santé de Samuel qui nécessite un examen au scanner à Goma ou à Kampala et leur retour avec Adriko à Kisangani, car la route Bunia-Kisangani est devenue un calvaire pour le moment (au moins une semaine dans des conditions inhumaines de marche) ! Nous prions pour que Tsongo reçoive la 3è tranche pour terminer le reste de dettes de la Session CPT-BUNIA 2019. Car les trois Formateurs ne peuvent pas quitter Bunia avec ces dettes sur le dos de Tsongo seul

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Fait à Bunia, le 18/09/2019

Adriko IRUMU

KASEREKA Tsongo

Samuel K. ALUTA

En supplément voici encore quelques échos rédigés en cours de session, par Samuel Aluta

PREMIERS ÉCHOS

Cette session se déroule dans un contexte tendu de violences meurtrières et de l'épidémie Evola.
C’est après avoir traversé de nombreuses difficultés pratiques que les formateurs arrivent à ouvrir ce cours (Mauvais état de la route Kisangani - Bunia : Plus au moins 4 jours pour 700km; arrivée au compte-goutte des stagiaires, hospitalisation d’un formateur, difficulté de transfert de fonds...)
Après quelques jours de cours seulement, les onze stagiaires s’expriment sur leurs premières impressions, dont voici quelques extraits :
  • Quel émerveillement est le mien de me retrouver à Bunia au bout d’un voyage plein d’histoires ! C’est motivant de faire équipe avec de formateurs consacrés à leurs tâches malgré certaines difficultés.
  • J’exécute mon stage d’écoute et de communication dans l’hôpital parmi les familles dont les membres sont victimes de la maladie du virus Ebola. Dieu m’a utilisée pour permettre à ces familles de se décharger en exprimant leurs craintes et leurs espoirs. Comme servante, Dieu me rend valable dans la société grâce au CPT, j’en suis fière
  • Seigneur Jésus-Christ, Oui ! J’accepte Ton appel pour le ministère à travers le CPT afin que le Saint-Esprit de Dieu révèle en moi la même résonance que l’autre me communique
  • Le CPT est plus pratique que théorique, ici nous apprenons par l’action c’est pourquoi je l’aime.


INTRODUCTION

En fait l’ISTM (Institut supérieur de formation des infirmiers) qui héberge le CPT est à Bunia au bord de la Route Nationale avec une clôture très sécurisée par un corps de garde de police permanent. L’air y est toujours frais et reposant. Cependant, on déplore chaque jour des tueries perpétrées aux banlieues de la ville de Bunia, surtout à DJUGU (±80 Km de Bunia).

Sur la route Bunia-Kasenyi (± 52 Km de Bunia), il ya deux jours, des assaillants viennent d’attaquer un motard transportant deux passagers et ont abattu deux personnes dont le motard et blessé gravement la troisième personne. Raison pour la quelle notre sortie n’a pas eu lieu à Kasenyi.

FORMATEURS.

Le cours se tient du 1er août au 7 septembre 2019, dans un contexte tendu de violences meurtrières et de l’épidémie Ebola. Elle est conduite par deux superviseurs-formateurs accrédités et un 3ème en formation, très motivés et engagés.


Samuel Aluta Tsongo Kasereka Adriko Irumu

Ils portent la responsabilité de onze Aumôniers-Stagiaires et sont motivés par le zèle et l’application de quatre femmes et sept hommes. Malgré l’insécurité aux banlieues de la ville de Bunia qui cause l’afflux des déplacés et la montée des prix sur le marché, les animateurs comptent sur le soutien de la main puissante de Dieu et les prières de la grande famille CPT.

STAGIAIRES

Les stagiaires sont issus de différentes institutions. On y compte un Aumônier militaire (Lieutenant Colonel de la Police Nationale Congolaise), trois Aumôniers scolaires, deux infirmiers, deux Aumôniers universitaires, un Inspecteur de l’Enseignement, qui est aussi Evangéliste, une Aumônière de la Fédération des Femmes Chrétiennes et une conseillère du Centre de Résolution des Conflits.

Parmi eux, il y a quatre femmes à niveau acceptable de compréhension et d’expression française mais aussi de réflexion personnelle et collective. Tous les onze font des progrès non négligeables en termes de compréhension de la matière s’agissant d’exprimer leurs expériences pendant la conversation avec les malades. Ils expriment beaucoup plus précisément les émotions et sentiments qui les habitent et les traversent pendant l’écoute à l’hôpital.
Ex : Une stagiaire me dit : « Superviseur, ne serait-il pas possible que la CPT laisse une ouverture d’introduire une prière ou une orientation dans la conversation, si l’on constate pendant l’entretien que le patient a besoin du salut ? »
La réponse, en attendant l’enseignement thématique approprié (”Accompagnement pastoral et prière”), était que le CPT laisse toujours cette ouverture à condition de faire accoucher cette prière ou cette orientation en suscitant par des questions de dialogue le besoin de prière au lieu de l’imposer au malade

SORTIE RECREATIVE


Elle a eu lieu à l’Hôpital Générale de Référence du CME (Centre Médical Evangélique) de Nyankunde à 50km de Bunia sur la Route Nationale vers Kisangani. La visite et l’observation de ce grand Hôpital protestant de l’ex. Province Orientale ont accouché des faits importants ci-dessous :
L’Aumônerie du CME est totalement intégrée dans l’hôpital :
  • L’Aumônier en Chef siège aux organes de décision de l’hôpital
  • L’Aumônerie (son personnel + ses activités) est budgétisée à l’hôpital comme tous les autres services ou départements : Trois Aumôniers payés et activités financées
  • Les offrandes des tous les cultes sont versées à la caisse centrale de l’hôpital.
  • Le personnel du CME est membre effectif et actif de l’Aumônerie
    Ex. : Tout le personnel a acheté des chaises pour réhabiliter la grande chapelle de l’hôpital à Nyankunde et a construit une chapelle à l’Extension de Bunia.
  • Le ¾ du temps de travail des Aumôniers se passe aux pieds des lits des malades
  • Le dépôt des vivres amenés par les fidèles ou les gens de bonne volonté à l’aumônerie sert à satisfaire les besoins des malades. Un document de gestion des stocks est tenu par l’aumônerie. On y trouve les entrées et les sorties des stocks bien quantifiées.
  • Les activités d’ordre social de l’hôpital sont la responsabilité de l’aumônerie Ex : Assistance sociale : mariages, deuils, fêtes, etc.
  • Le personnel signe un contrat de soutenir l’œuvre du Seigneur à travers l’aumônerie de l’hôpital.
Fin de la visite de l’hôpital :

  • Joie de découvrir le CME Nyankunde dont on parle beaucoup de sa réputation, sa destruction tragique et sa réhabilitation.(Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Nyakunde à propos de sa destruction)
  • Le Médecin Directeur de l’Hôpital de Nyankunde réclame que l’on reprogramme, lors d'un prochain cours, cette visite des Aumôniers à Nyankunde.


CONCLUSION


La 2e et la 3e semaine connaissent du progrès considérable des stagiaires en matière d’écoute et de la communication lors de leurs expériences aux pieds de lits des malades. Ils sont face à face aux souffrances des malades mais aussi aux souffrances des multitudes de déplacés des guerres qui inondent l’Hôpital General de Référence de Bunia en particulier et la ville de Bunia en général. Ils compatissent avec eux en les assistant, tant soit peu, financièrement et en donnant du sang aux anémiques.
L’Hôpital General de Référence de Nyakunde (CME) a constitué et constitue encore pour les stagiaires et les formateurs un modèle concret et pratique avec une aumônerie entièrement intégrée à l’hôpital. Il est souhaitable que tous les Superviseurs-Formateurs visitent ce modèle d’hôpital pour vivre réellement « L’Aumônerie de l’Hôpital »
Les formateurs et les stagiaires font écho au cri d’alarme de l’hôpital détruit par les rebelles, en vue de sa réhabilitation progressive pour que toutes traces de la guerre soient dépassées et transformées.
La formation à la session de CPT-BUNIA 2019 court le risque de ne pas achever le programme a cause de la 2e tranche financière qui tarde, ce qui pousse le logisticien à contracter des dettes pour la restauration et le transport pour les visites à l’hôpital. L’ISTM réclame aussi le reste de loyer avant la clôture qui pointe à l’horizon. L’hiérarchie du CPT-BUNIA est donc sensibilisée en cette matière et a sa responsabilité.


Samuel ALUTA K.

Les personnes qui souhaitent rencontrer les porteurs de ce projet sont invitées à prendre contact

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