Deux pasteurs suisses, aumôniers d'hôpitaux chevronnés, formateurs d'adultes, jeunes retraités s'enflamment en 2009 pour un projet en Afrique! Ils connaissent bien le directeur des aumôneries de l'Église du Christ au Congo. Suite à son appel et en s'appuyant sur lui, à plusieurs reprises, ils rassemblent une douzaine de collègues congolais quotidiennement pendant six semaines et, sur place, les forment au Clinical Pastoral Training, autrement dit à communiquer en confiance et ouvertement, recherchant l'empathie et l'authenticité, dans un respect inconditionnel de leurs vis-à-vis.
L'expérience se poursuit pendant quelques années car les deux pasteurs suisses ont trouvé des fonds au travers de différentes paroisses et de nombreux dons particuliers qui continuent à alimenter le projet jusqu'à ce jour.
Quelques aumôniers africains se sont suffisamment formés pour passer les examens et se faire reconnaître comme superviseur et formateur.
C'est la première époque, nommons-la fondation !
Les Suisses poursuivent avec succès leur recherche de fonds, mais ils n'ont plus besoin de se rendre sur place. Leurs collègues congolais se chargent de l'organisation de stages conformes et les animent par équipes de deux ou trois. Des relations de confiance à distance sont mises en place sur le principe de la bonne foi. Elles se fondent sur des conventions négociées, acceptées et respectées de part et d'autre.
C'est la seconde phase, nommons-la transition !
La troisième phase commence, nommons-la autonomie ! Pour la décrire, prenons l'exemple de 2018.
Trois stages de six semaines ont eu lieu. Organisés et animés exclusivement par des Africains. L'un à Mbuji-Mayi, une grande ville au passé tumultueux située au centre-sud du pays. Un autre à Goma, dans une région où a sévi une guerre atroce et longue, qui n'a pas vraiment pris fin. Un troisième stage s'est nichée dans la capitale, Kinshasa.
Heal Africa est une structure de soin autonome. Elle est implantée à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, une région très marquée par une guerre récente et par le retour de l'épidémie d'ebola. Le stage a été pris en charge entièrement par Heal Africa, à l'exception des formateurs et superviseurs. Ces derniers appartiennent au projet CPT au Congo. Le stage a pris place dans le cadre d'une grande session à côté de divers exposés. Quatorze participantes et participants y ont pris part.
Voici un extrait du compte-rendu de l'un des formateurs:
Sur les 14 participants, personne n’a regretté le temps qu’il a passé dans cette formation en pastorale clinique. Ils veulent que des formations pareilles se multiplient dans leurs milieux respectifs. C’est à base de ce constat qu’ils ont pris la résolution d’adresser des correspondances à leurs églises respectives afin qu’elles soutiennent les prochaines sessions de HEAL Africa. Il y en a qui suggèrent que la formation CPT s’organise deux fois par an. Ils suggèrent qu’elle soit à la portée des services ecclésiastiques et des institutions académiques.
En guise de reconnaissance, les stagiaires ont exprimé leur discours de gratitude pendant la cérémonie de clôture. Au travers de ce discours, ils ont loué l’œuvre que Dr Jo Lusi réalise à HEAL AFRICA-RDC. Ce dernier joue un rôle clé. Il est parmi les rares personnes qui équipent spirituellement les institutions ecclésiastiques en matière d’écoute de personnes en état de fragilité. Il s’agit ici d’un trésor précieux qui manque dans plusieurs églises de la place. Bien qu’il soit laïc, le soutien du Dr Jo Lusi, aide des dirigeants d’Eglises à mieux accompagner les cœurs brisés.
À l'image des nombreux stages déjà réalisés ces dernières années dans le cadre du projet CPT au Congo, ce stage a réuni douze participantes et participants, soit quatre femmes et huit hommes, tous universitaires et théologiens. La cérémonie de clôture a été présidée par le Dr André Bokundoa Président National de l’Eglise du Christ au Congo en présence du professeur émérite André Masiala Masolo, membre du comité de Référence CPT.
Mbuji-Mayi est une très grande ville. Depuis les années 1980, elle a multiplié sa population par trois, du fait de l'afflux de population en provenance du Katanga et du fait de l'engouement pour les exploitations de diamants, devenus le premier produit d'exportation du pays.
Les formateurs et treize stagiaires sont parvenus à conduire un stage de bout en bout avec une réussite marquée malgré des conditions très africaines, ce qui veut dire des difficultés majeures inattendues. Dans le cas de ce stage, par exemple, une épidémie de choléra avec comme conséquence des difficultés d'approvisionnement en eau propre et une discipline d'isolement attentive.
Lire ici le premier echo de Mbuji-Mayi
Lire ici le rapport intermédiaire du stage de Mbuji-Mayi
Lire ici les difficultés rencontrées à Mbuji-Mayi
Lire ici quelques échos d'une soirée festive à Mbuji-Mayi
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