dimanche 23 mars 2014

Un coup d'oeil en arrière: Joie et reconnaissance


Benoit et Luc: une cordiale remise de l'attestation de cours



Mama Adele s'est souciée de notre bien-être


les visages rayonnants de Klaus et de Sebastian

Hier, le 21 mars, nous avons célébré la fin de notre cours. Une bonne raison de se réjouir et de porter un regard rétrospectif plein d'étonnement et de reconnaissance. Un groupe de douze participant(e)s s'est mis intensivement à la tâche avec enthousiasme, les douze ont abandonné les routines et développé des visions et des résolutions pour un avenir renouvelé. Le modèle du pasteur - qui se laisse emmener vers des espaces inconnus, comme un aveugle - a été fortement intériorisé par beaucoup. Toute aussi forte s'est montrée la volonté de s'engager dans l'univers d'une autre personne! Des décisions ont été prises en rapport avec une redéfinition du temps du travail et de celui des loisirs. En particulier pour ce qui est de la prise en compte future d'un accompagnement professionnel.

Notre direction a été très sollicitée par ce cours: le retard de plusieurs participants a repoussé leur introduction. L'un de mes co-animateurs perdit son meilleur ami dans les premiers jours du cours et dut s'absenter plusieurs jours, les obsèques prennent du de temps ici. Plus tard, la mère de Grégoire s'en alla à son tour - Grégoire dirige ici la maison d'hôtes et officia par ailleurs en automne comme mon co-animateur - de ce fait tout le cours participa aux adieux! Ce n'est pas tout, des pannes de courant eurent lieu jusqu'à la quatrième semaine. Ici sans courant il n'y a pas d'eau. Et encore, le bruit nocturne et la chaleur de février perturbèrent notre sommeil. Jamais je n'ai dû procéder à tant de modifications pendant un cours. Contrarié dans un premier temps, j'ai été heureux par la suite d'avoir surmonté tous ces écueils. Le travail du cours n'a pas été mis en question. Je m'en réjouis beaucoup et suis très reconnaissant d'avoir trouvé un chemin. Il fut utile d'ériger un "coin des lamentations" qui nous a permis de définir les difficultés et de les résoudre.

Pour nos participants, le cours a été l'occasion de redéfinir leurs relations. „Dans ce cours, nous étions comme une famille, je veux faire pareil chez moi“, une phrase qui surgissait souvent. Je leur fait confiance, sur ce thème ils agiront de manière à passer d'une forme de relation autoritaire à une forme "familiale et familière". Je m'en réjouis, car il est vrai qu'au Congo le poids de l'insatisfaction dans la vie est tel que tant de gens cherchent leur salut en fuyant à l'étranger au lieu de s'engager pour une amélioration des conditions locales.

Les ébranlements subis par nos stagiaires à l'hôpital furent hélas, cette fois encore, considérables: Combien d'enfant sont morts-nés parce que les mères arrivaient trop tard - elles s'étaient rendues dans un premier temps dans un autre hôpital où, par manque de moyens, les accouchements n'étaient pas pris en charge... De nombreuses jeunes mamans y ont laissé leur vie. Une autre fois, l'un des nôtres vit un jeune homme désespéré crier et pleurer dans les corridors: il avait reçu une facture qu'il lui était impossible de payer d'aucune manière...

Une travail de création sur le thème "mes déceptions" s'est révélé très significatif. De nombreuses difficultés sont apparues dans ces entretiens à deux. Il était important qu'elles puissent être dites et ne plus peser à l'intérieur!

En liaison avec le cantique „Un navire chargé s'approche“, j'ai eu l'idée de visiter le chantier naval voisin de notre lieu de séjour. Les installations techniques sont impressionnantes de dimension, le nombre des embarcations fluviales considérable. Mais tout ne tient qu'à un fil: depuis des mois le niveau du fleuve est trop bas pour permettre la navigation...

Lors de la célébration finale une grande reconnaissance s'est exprimée pour le soutien en provenance de Suisse, ce que je ne veux pas manquer de mentionner. Je suis heureux de pouvoir remercier toutes nos donatrices et tous nos donateurs et les assurer que ce qu'ils ont donné a abouti au bon endroit !

Le groupe CPT avec les familles

Kinshasa am 22.März 2014, kv (version française: mj)

1 commentaire:

  1. Je parcours, ce soir, les nouvelles de votre travail et de la vie au Congo, et je suis à nouveau profondément touchée tant par l'espérance qui se dégage de vos propos que par les tragédies que vous traversez et endurez. J'ai été saisie par cette phrase : LE MODÈLE DU PASTEUR - QUI SE LAISSE EMMENER VERS DES ESPACES INCONNUS, COMME UN AVEUGLE - A ÉTÉ FORTEMENT INTÉRIORISÉ PAR BEAUCOUP. Je n'ai jamais entendu, ici en Suisse, un pasteur parler ainsi !
    Vos témoignages me vont droit au coeur et mon quotidien en est illuminé. Je vous trouve magnifiques de courage et de foi. Je suis avec vous, par le lien de la prière et ne peux que vous encourager à poursuivre votre mission si essentielle, pour les hommes, les femmes et les enfants si éprouvés dans votre pays et dans ce monde.
    Dans la prière et la communion des coeurs.
    Christine Läng

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