La réponse à l’enquête sur l’impact du CPT adressée aux stagiaires de l’an passé (2011) a été enthousiaste et spontanée. Le constat le plus fréquent consiste dans la découverte étonnée de la multiplicité des domaines où cette formation produit du fruit. Au premier plan se situe une nouvelle posture à l’égard de l’être humain, et la transformation manifeste d’une pratique pastorale auparavant sure d’elle-même en une attitude plus humble qui valorise l’humain, accueille et accompagne autrui. Il est devenu évident pour chacun que tout être humain, en particulier les plus démunis ont besoin en premier lieu de compréhension, de sensibilité, d’estime et d’aide à clarifier sa situation. L’attitude non-directive de la tradition cpt en a fait un fondement : « J’ai renoncé é vouloir dominer ». Et pour parvenir à cette attitude il faut aller à la rencontre de ses propres zones d’ombre, défauts et faiblesses.
De nombreux témoignages évoquent de manière claire et joyeuse une nouvelle estime de soi , une nouvelle fermeté du moi. C’est encourageant d’observer combien la découverte de ses propres forces, facultés et clartés conduit à plus de satisfaction personnelle. Il est souvent question d'un large développement des sentiments, pensées, visions et conceptions. En fait, une nouvelle conscience de soi, de nouvelles capacités d'action et motivations apparaissent chez les stagiaires. La supervision est vécue comme le modèle de l'accompagnement.
Ils jettent un regard neuf et stimulant sur leur entourage proche et lointain. Par exemple, ils mesurent les multiples opportunités suscitées par la mise en œuvre à venir de services d’aumônerie dans les hôpitaux ; non seulement par l’accompagnement direct des patients, mais aussi par les interactions avec les autres départements et services de santé. Beaucoup d’entre eux en attendent même une amélioration de la qualité de vie et des relations interpersonnelles au sein de la communauté. Ainsi on peut lire dans l'un des rapports : « L’attention aux autres modifie la conscience de soi et nous transforme nous-mêmes » Les personnes se sentent moins laissées à elles-mêmes et trouvent plus de sécurité entre elles.
Les conséquences à plus long terme pour l'ensemble du pays sont aussi évoquées : « Notre pays est malade, nous avons besoin d'hommes et de femmes fiables, dotés de force et d'assurance. ». On trouve d’ailleurs les mêmes accents dans un nouveau programme du gouvernement, intitulé « nouvelle citoyenneté », qui souligne l'importance de la solidité personnelle. Le Congo ressent un besoin intense d'améliorer les conditions de vie dans tous les domaines.
Du rapport de chaque ex-stagiaire émane une vive reconnaissance à l'égard de ceux (paroisses, fondations et personnes privées) qui, par leurs dons, ont permis de lancer cette formation pastorale clinique au Congo RDC. Nos participants réfléchissent maintenant sérieusement à la mobilisation de moyens financiers en vue d'élargir cette cause. Ils commencent en effet à faire confiance à leurs propres possibilités. Ils envisagent le renouvellement de la pastorale, non seulement dans le monde de la santé et des paroisses, mais aussi dans les prisons, les écoles, les services sociaux, et plus loin encore...
Kinshasa, le 6 septembre 2012/Klaus Völlmin/trad. jc+mj
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